« You, Me, And a Tanuki » est un blog mis à jour toutes les semaines et tenu par Michelle, une Californienne qui est actuellement une des deux seules personnes étrangères vivant à Chibu, un petit village de pêcheurs situé sur une des îles d’Oki au Japon.
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Ah, la restauration scolaire au Japon. Quelques-uns des meilleurs repas que je n’ai jamais eu m’ont été servis sur ces plateaux en plastique. J’y ai aussi eu quelques-uns de mes pires repas. Mais pour la majeure partie du temps, le déjeuner à la cantine au Japon est étonnamment délicieux et appréciable.
Le déjeuner scolaire; ou kyuushoku comme il est appelé par ici; n’est qu’un des nombreux exemples du travail d’équipe dont on fait preuve au Japon.
Les professeurs et les étudiants sont séparés en groupes et une tâche est assignée à chacun de ces groupes. Par exemple, certains étudiants servent la soupe, les autres le plat principal, etc.
Ils effectuent leurs tâches tout en portant un tablier, un filet à cheveux ainsi qu’un masque.
Les professeurs et étudiants qui ne sont pas de service forment une ligne, prennent un plateau et choisissent une portion de chaque plat.
Une fois que tout le monde a été servi et assis à son bureau (oui car au Japon, les étudiants mangent dans leur classe), tout le monde joint ses deux mains et dit « itadakimasu » (j’accepte humblement cette nourriture).
On ne peut attaquer le repas qu’après ce rituel. Je pense que c’est une très bonne coutume car je me rappelle ma pauvre mère qui luttait encore pour réussir à amener toute la nourriture sur la table tandis que ses trois filles et son mari s’empiffraient.
Gyūdon (bol de riz avec des lamelles de bœuf sur le dessus), de la soupe, salade de brocoli mayonnaise en accompagnement, melon et lait entier.
Riz et curry fait avec des légumes d’été, Gratin de courges à la Coréenne, daikon (radis blanc) et algues en accompagnement, mikan (mandarine satsuma) et lait entier.
Il y a aussi quelques rites et coutumes très intéressants quand il s’agit de la manipulation et de la préparation de la nourriture. Une de nos amies travaille dans le centre de restauration scolaire et elle nous a dit qu’elle doit laver tous les fruits et légumes trois fois.
Elle a aussi trois tabliers différents et doit en changer selon la tâche qu’elle doit effectuer (couper des légumes, préparer le repas, faire la vaisselle).
De plus, un des membres de l’équipe doit manger le déjeuner scolaire au moins une demi-heure avant que les étudiants le mangent afin d’être sûr qu’il soit propre à la consommation.
Le kyuushoku est probablement le repas le plus sûr et le mieux préparé que vous ne pourrez jamais manger (beaucoup plus sûr que quand je le prépare puisque j’utilise la règle des 3 secondes un peu trop souvent, si vous voyez ce que je veux dire).
Il est aussi bon marché pour la quantité et la qualité de la nourriture que vous aurez. Je paie environ 350 yen (~ 2,64€) pour plus de nourriture que je ne peux en manger et c’est extrêmement sain et rafraichissant (pas de nourriture surgelée ici, tout est préparé le jour même).
Mabo Nasu (Aubergines en sauce à la Chinoise), riz, soupe, légumes en accompagnement, gelée à la mandarine et à l’orange fait maison et lait entier.
Le kyuushoku de Chibu est très différent des autres car nous avons trois fermiers qui cultivent les ingrédients sur l’île spécifiquement pour les déjeuners scolaires.
Pendant que nous mangeons, les enfants du cours élémentaire font une annonce à propos du déjeuner que l’on mange et nous informent que tel ou tel légume vient du jardin de telle ou telle personne.
Une annonce typique peut nous dire que les carottes et le chou dans la soupe viennent du jardin de monsieur Untel et ensuite continuer de délivrer quelques informations supplémentaires sur un légume et aussi en quoi il est bon pour notre santé.
Je pense que c’est vraiment super que le centre de restauration scolaire prenne le temps de remercier les fermiers qui cultivent les légumes présents dans nos déjeuners.
Nouilles froides, épinards et graines de sésame en accompagnement, melon, pain aux potirons fait maison à la vapeur et lait entier.
Malgré la nourriture saine et fraiche qui vous est servie à l’école, il y a quand même quelques inconvénients à manger le kyuushoku tous les jours.
Le premier, vous devez tout manger. Quand je suis arrivée pour la première fois à Chibu, j’ai littéralement laissé 10 grains de riz dans mon bol et j’ai été vivement sermonné par l’étudiant d’école élémentaire qui était assis à côté de moi.
L’exemple le plus extrême de l’exécution de cette règle est visible quand un des étudiants se bat pour finir un plat qu’il déteste plus que tout, mais qu’il doit absolument le finir jusqu’à la dernière miette et pour cela il restera à son bureau jusqu’à la fin de ce repas.
Deux minutes plus tard, le message annonçant le nettoyage sort des hauts parleurs et cet élève rate sa chance de jouer après le déjeuner. En tant que professeur, je peux passer outre en ne mangeant pas tout, mais je me sentirais mal d’avoir ce privilège et d’en user alors que des enfants sont obligés de finir même les plats qu’ils détestent le plus.
C’est pourquoi je me force à manger un des plats que je déteste le plus au monde: le shishamo.
Shishamo, chirashi-zushi (sushi éparpillé), salade de pommes de terre, soupe, un mochi-like légèrement sucré au dessert et du lait entier.
Pouvez-vous voir maintenant pourquoi c’est une véritable lutte pour moi de manger ces choses de la tête aux pieds (poisson – pieds, vous voyez l’arnaque ?)
Oh et inutile de préciser qu’en plus ils sont remplis d’œufs minuscules. Super…
Donc maintenant vous connaissez les merveilles du kyuushoku. Même si je dois manger tout ce qui ce trouve dans mon plateau et cela peu importe mes goûts, j’aime l’idée d’avoir mon déjeuner scolaire servi tous les jours car ils sont d’une variété surprenante allant de la cuisine japonaise, chinoise, coréenne et même occidentale !
Nous recevons un menu à chaque début de mois et je le lis, attendant avec impatience mes plats favoris (et aussi redoutant de devoir manger du shishamo qui apparaît habituellement une fois tous les mois).
Je pense que de nombreux pays devraient jeter un œil sur les réfectoires japonais et s’en inspirer pour pouvoir améliorer leur système. J’ai adoré les pommes de terre frites et les pizzas étant enfant, mais comme le Japon me l’a montré, il y a des alternatives bien plus délicieuses et saines qui peuvent être explorées.
Source: RocketNews24
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