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Prochaine réouverture du Kabukiza à Tokyo

Prochaine réouverture du Kabukiza à Tokyo

Comme s’il n’avait jamais disparu, comme les Japonais l’ont toujours vu: le théâtre Kabukiza s’apprête à rouvrir à Tokyo, entièrement reconstruit, parfaitement recréé, pour un spectacle promis plus grandiose encore.

 

D’aucuns avaient les larmes aux yeux lorsque le Kabukiza a baissé le rideau et fermé ses portes il y a trois ans. Démoli, invisible derrière des barricades blanches durant les longs mois de travaux, il est reparu il y a quelques semaines, sous des contours presque identiques mais encore plus majestueux.

Imposant, le Kabukiza, qui rouvrira le 2 avril, a gardé ses toits de pagodes, ses lampions rouges, son sanctuaire attenant. Adapté aux normes antisismiques récentes, il est prêt, en cas de catastrophe naturelle, à accueillir des réfugiés dans ses deux bâtiments.

Le premier reprend l’esthétique inspirée des temples et châteaux médiévaux, tandis que le deuxième, un gratte-ciel de bureaux de 29 étages, est « collé » à l’arrière et passe finalement presque inaperçu. Autant il se fond dans le paysage de tours et autres bâtisses alentour, autant la façade du théâtre, elle, s’en détache par sa prestance et sa blancheur éclatante.

Alors que le précédent Kabukiza, inauguré en 1951, souffrait d’une acoustique affaiblie et finissait par desservir le spectacle à cause d’une architecture vieillie, la nouvelle salle doit démultiplier la splendeur du théâtre kabuki, aussi éclectique qu’extravagant.

Dans une immense salle impressionnante par sa hauteur et sa couleur orangée, ce nouveau théâtre peut accueillir près de 2.000 spectateurs, sur 3 niveaux, dont quelques dizaines de places, les plus élevées, accessibles à bas prix avec un billet en vente le jour-même.

Réservé aux seules représentations de kabuki, une forme de théâtre multiséculaire et très varié où tous les rôles sont tenus par des hommes, le Kabukiza arbore une immense scène prolongée par un « hanamichi » (littéralement « chemin des fleurs »), une passerelle perpendiculaire à la scène qui court entre les sièges jusqu’au fond de la salle et où se jouent les points saillants des pièces.

Les acteurs disposent d’une trentaine de loges ainsi que de grands espaces de répétition.

 

Les habitués de l’ancien Kabukiza, qui était déjà le quatrième du nom, y retrouveront tout ce qui faisait la force du précédent, et les profanes découvriront un art plus accessible et plus détonnant.

Pour enrichir le côté spectaculaire, la scène est montée sur un énorme mécanisme de quelque 16 mètres de profondeur qui permet non seulement des rotations mais aussi des entrées/sorties de décors et personnages par des trappes. Le tout est actionné de façon manuelle, et non par ordinateur, afin d’éviter d’être à la merci de caprices électroniques.

La société gérante Shochiku a par ailleurs développé des mini écrans de sous-titrage et d’information que l’on peut louer pour 1.000 yens (8 euros) et fixer au siège devant soi afin de suivre les dialogues et explications des scènes. Disponibles seulement en japonais dans un premier temps, « ces textes seront déclinés ultérieurement en anglais et éventuellement ensuite en d’autres langues », explique un porte-parole.

Théâtre qui se veut ouvert à tous, le Kabukiza s’est cette fois doté d’ascenseurs et escaliers mécaniques, lesquels faisaient cruellement défaut dans le précédent.

Enfin, et ce n’est pas le moindre des intérêts pour les gourmets, le Kabukiza propose une sélection de plateau-repas traditionnels japonais, des « bentos », des mets disposés dans de jolies boîtes.

A côté d’une boutique de souvenirs, une galerie présentera l’univers du kabuki, un art qui se renouvelle sans cesse grâce à des lignées d’acteurs audacieux, et l’histoire du Kabukiza dont la première architecture remonte à 1889.

 

 

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