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La mode des statues tirées de mangas dans les rues japonaises

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La mode des statues tirées de mangas dans les rues japonaises

Dans le monde fictif des mangas, l’arrondissement de Katsushika, situé à l’est de Tokyo, est le décor du manga « Kochira Katsushika-ku Kameari kōen-mae hashutsujo», narrant les aventures du policier Kankichi Ryotsu et de ses collègues.

 

Afin de profiter de la popularité du manga, entre 2006 et 2011, l’arrondissement a fait construire, dans un projet commun avec un centre commercial, 14 statues de bronze représentants les personnages principaux de la série.

Shogo Sato, 49 ans, gérant d’une boutique de confiserie japonaise dans le quartier a indiqué que la mise en place de ces statues fut un vrai succès, transformant le quartier en une véritable destination touristique.

Chaque jour, sa boutique vend environ 500 « Dorayaki » (gâteaux en forme de pancake) à l’effigie du personnage principal du manga, Kankichi Ryotsu.

Depuis ce succès, les responsables municipaux de la zone métropolitaine de Tokyo se bousculent pour ériger des statues de bronze à l’effigie de personnages de manga, espérant également attirer les touristes.

AJ201501190002Au printemps dernier, l’arrondissement de Katsushika a également érigé des statues de bronze de huit personnages du manga « Captain Tsubasa », plus connu en France sous le nom d’Olive et Tom. Celles-ci sont situées à proximité d’un centre commercial et d ‘une aire de jeu dans le quartier de Yotsugi.

Les statues ont été mises en place afin de rendre hommage au mangaka Yoichi Takahashi, originaire de Katsushika, qui a vendu plus de 65 millions d’exemplaires de son manga de football.

La construction des 22 statues a couté ¥ 44,65 millions (~ 334 000 €), dont ¥ 28,65 millions ont été payés par l’argent du contribuable. Depuis Mars, 20 000 cartes indiquant les emplacements des statues ont été distribuées.

« Nous espérons que les personnages de ce célèbre manga permettront de faire connaitre notre quartier.», a déclaré Koki Chonan, directeur de la promotion touristique de l’arrondissement.

Près de la gare, sur une rue menant au Musée dédiés au duo de mangaka Fujiko Fujio à Kawasaki, se dressent neuf statues de bronze et 14 plaques de cuivre aux couleurs des personnages inventés par le regretté mangaka Hiroshi Fujimoto (1933-1996).

Le musée est consacré à Fujimoto, surtout connu pour son manga, « Doraemon ». Dans l’espoir d’exploiter cette manne touristique, la ville a investi 26 millions de yens (~195 000€) pour ériger ces statues et ces plaques.

Le quartier Sakurashinmachi situé dans l’arrondissement de Setagaya à Tokyo est connu pour héberger le Musée d’Art Machiko Hasegawa, dédié à Machiko Hasegawa (1920-1992), mangaka de « Sazae-san ».

Le gouvernement métropolitain de Tokyo, la mairie de l’arrondissement de Setagawa et le centre commercial local ont également érigé des statues de Sazae-san et des membres de sa famille en face de la gare Sakurashimachi. Les 45 millions de yens (~337 000€) qu’a couté ce projet ont été partagés à parts égales entre les trois entités.

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L’arrondissement de Nerima prévoit également d’ériger, près de la gare Oizumi-gakuen, cinq statues de mangas, dont « Tetsuwan Atom», mieux connu sous le nom d’ »Astro Boy » dans notre contrée. Ces statues qui verront le jour en Mars prochain entreront dans le cadre d’un programme de promotion de l’arrondissement pour un coût de 100 millions de yens. Ce secteur est connu comme étant le foyer de la production d’anime.

 

Les temps ont changé

 

Isao Noguchi, 70 ans et ancien employé de Mushi Production, une société de production dirigée par Osamu Tezuka (1928-1989), nous explique qu’un tel boom de statues à l’image de personnages de mangas était à peine imaginable il y a quelques décennies.

AJ201501190005En 1983, il avait proposé la construction d’une statue d’Astro Boy à Hanno, dans la préfecture de Saitama.

«À l’époque, aucune communauté ne prenait au sérieux la construction d’une statue d’un personnage de dessin animé. Beaucoup se sont opposés à ce projet, en disant qu’il provoquerait la risée de la ville », déclare Noguchi.

La reconnaissance internationale du manga japonais, en tant que forme d’art, a peu à peu modifié la perception des Japonais.

Le succès de la ville de Sakaiminato (Préfecture de Tottori), qui a attiré de nombreux touristes depuis 1993, grâce à ces statues de personnages du manga « Ge Ge Ge no Kitaro », y également beaucoup contribué.

En 1993, La ville a tout d’abord érigé 23 statues dans une rue portant le nom du mangaka Shigeru Mizuki. Le nombre de statues s’est ensuite envolé pour atteindre 153 personnages aujourd’hui.

L’an dernier, 2,8 millions de personnes ont visité cette ville ne comptant que 35 000 habitants. Selon le professeur Toshimichi Sawada de l’université de Tottori, on estime l’impact économique lié au tourisme à 30 milliards de yens par an.

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Outre leur capacité à attirer des visiteurs, le nombre de ces statues s’est multiplié au cours des dernières années grâce à leur neutralité politique, indique Kiyoshi Kusumi, professeur associé en étude des médias à l’Université de Tokyo.

N’ayant de conséquences politiques, il est aisé pour les gouvernements locaux de les faire construire. Le nombre de statues devrait continuer à augmenter à l’avenir mais dû à la concurrence, elles ne suffiront plus à donner l’impulsion souhaitée par les communautés locales.

« Il est extrêmement important qu’une partie de la région ait quelque chose à voir avec le récit original. » Indique Kusumi. «Il faut un cadre permettant aux visiteurs de découvrir l’univers de la série à travers la région.

 

Source : Asahi

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