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Augmentation des Japonaises ayant recours à la congélation d’ovocytes

Augmentation des Japonaises ayant recours à la congélation d’ovocytes

La culture nippone privilégiant la carrière, ce mouvement recherche l’assurance de créer sa propre famille.

 

Depuis qu’une organisation nationale de la médecine reproductive a autorisé la congèlation d’ovocytes aux femmes célibataires, nombre d’entre elles s’intéressent à cette pratique pour leurs grossesses futures.

Depuis novembre 2013, il est autorisé aux femmes de recourir à la congélation d’ovules sans prescription médicale.

La Société Japonaise pour la Médecine Reproductive a adopté de nouvelles directives permettant aux femmes de préserver leurs ovocytes par cryogénisation si elles sont sujettes à une baisse de fertilité due au vieillissement ou pour d’autres raisons, en dissuadant cependant les femmes âgées de plus de 40 ans d’y avoir recours ou d’utiliser des ovocytes de donneuses de plus de 45 ans.

« Je souhaite privilégier ma carrière aujourd’hui, ainsi la congélation d’ovules c’est comme souscrire à un contrat d’assurance pour l’avenir, » explique une femme de 30 ans.

Auparavant au Japon, la cryogénisation d’ovocytes était généralement limitée aux femmes présentant un risque de perdre l’efficacité de leurs ovules suite à un traitement par radiation contre le cancer ou d’autres maladies.

Cependant, la société a dû s’adapter aux nouvelles tendances telles que le recul de l’âge du mariage, qui amoindrit les chances des femmes de tomber enceinte après leur union.

congèlation-ovocytes-japonRepro Self Bank, une institution privée basée à Tokyo, a lancé en mai 2013 un programme « ovule-gelée » et a depuis été sollicitée par plus de 500 personnes. Jusqu’à présent, environ 70 femmes avec une moyenne d’âge de 37 ans ont fait geler leurs ovules.

Préserver 10 ovules pendant un an coûte 700.000¥. Des frais supplémentaires d’environ 10.000¥ par ovule sont demandés pour prolonger d’un an la cryopréservation.

Lors d’un séminaire mené par l’institut à la mi-juillet à Tokyo, des femmes dans la vingtaine et la trentaine ont écouté attentivement le directeur, Noriko Kagawa, 37 ans, expliquer pourquoi le taux de fécondité est très faible au Japon dû à ces naissances tardives.

Une femme d’affaire mariée de 32 ans qui était présente raconte qu’elle a donné la priorité à sa carrière au détriment de sa famille car elle pensait que « tomber enceinte serait handicapant » dans son entreprise prédominée par les hommes.

Mais depuis que son mari souhaite un enfant, elle a pensé à la préservation de ses ovules « comme assurance dans le cas où elle ne pourrait pas tomber naturellement enceinte plus tard. »

Cependant, les participantes à ce type de séminaire sont aussi des femmes célibataires ou concernées par le vieillissement.

Dans les cliniques Kyono Art à Sendai et Tokyo, plus de 10 femmes en bonne santé ont fait préserver leurs ovules depuis l’automne dernier.

« Beaucoup de femmes qui ont ce sentiment d’urgence veulent geler leurs ovocytes tout de suite, » raconte Koichi Kyono, directeur de la clinique.

Beaucoup de femmes n’ont pas suffisamment conscience de la baisse de la qualité des ovocytes et de la fertilité qui accompagne le vieillissement. M. Kyono explique qu’ « étant donné la force physique qui est nécessaire pour faire naître un enfant, il est plus raisonnable de tomber enceinte de façon naturelle aux alentours des 34 ans. »

Les experts s’alertent sur le fait que la conservation cryogénique peut inciter les femmes à repousser le moment de la grossesse et s’exposent ainsi à une augmentation des risques liés à l’âge.

« Les femmes peuvent se sentir soulagées en congelant leurs ovocytes, mais il faut qu’elles sachent que non seulement leurs ovocytes auront vieilli mais également leur utérus et leurs veines » ajoute Ran Kawai, journaliste spécialiste en maternité. « Je veux qu’elles comprennent les risques liés aux grossesses tardives. »

 

Source : Yomiuri

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