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Chute du yen : les gagnants et les perdants

Chute du yen : les gagnants et les perdants

Les produits made in Japan de Toyota, Mazda ou Murata en profitent, mais l’énergie, le ciment ou l’acier souffrent.

 

La chute du yen a un impact comptable favorable sur les résultats de tous les groupes nippons ayant des activités à l’étranger.

Lorsqu’ils rapatrient au Japon et convertissent en yens les profits qu’ils ont réalisés dans d’autres devises, ces bénéfices apparaissent mathématiquement supérieurs.

La baisse du yen a également des conséquences sur la compétitivité de certaines entreprises de l’archipel, mais l’ensemble de « Japan Inc » ne profite pas de cette évolution des taux de change.

 

Automobile

 

Plus que leurs concurrents domestiques, Toyota et Mazda ont conservé d’importantes capacités de production au Japon. Et ils continuent d’exporter une partie des véhicules qu’ils fabriquent localement.

Sur la dernière année fiscale, Toyota, le premier constructeur mondial, a ainsi fabriqué 3 millions de véhicules au Japon – il en a produit près de 6 autres millions à l’étranger – et il a exporté la moitié de ces voitures made in Japan.

« Cela ne signifie pas que l’on baisse les prix de nos voitures exportées car les tarifs sont déterminés par la compétition et le positionnement marketing mais nos marges progressent », explique un cadre du groupe.

Pour Mazda, ce gain est plus important encore. Ses usines japonaises produisent encore 70 % des 1,2 million de véhicules qu’il écoule chaque année et 80 % de sa production japonaise est exportée.

Sur le dernier exercice fiscal, le recul du yen lui a permis de redevenir rentable pour la première fois en cinq ans, avec un profit net de 34,3 milliards de yens.

Pour Nissan, qui a très largement délocalisé sa production pour se rapprocher de ses marchés clefs, l’impact industriel est quasi nul.

Nissan ne fabrique plus qu’un million de voitures par an au Japon. S’il exporte un peu plus de la moitié de ces unités made in Japan, il s’est efforcé, ces dernières années d’acheter de plus en plus de composants en Corée du Sud, en Chine et en Thaïlande.

Sa « note » produite dans son usine de Kyushu comprend ainsi 45 % de pièces fabriquées dans d’autres pays. Ces achats sont désormais plus coûteux.

 

Électronique

 

Panasonic qui exporte encore des téléviseurs depuis ses sites japonais espère qu’il va pouvoir enfin rentabiliser cette année cette activité grâce à la dépréciation de la monnaie nippone.

Dans son usine de Yokkaichi, Toshiba pousse, lui, ses volumes de production de mémoires Flash NAND pour profiter de ce regain de compétitivité sur les marchés étrangers face notamment à Samsung, son grand concurrent sud-coréen.

Murata, qui fabrique des composants pour smartphones et tablettes, vient aussi d’augmenter sa production domestique et a annoncé qu’il misait, grâce au recul du yen, sur un bond de 65 % de son profit net sur l’exercice fiscal qui s’achèvera en mars 2014.

Sony a fortement revu à la baisse, ces dernières années, ses exportations de produits made in Japan. Il explique régulièrement que la baisse du yen n’impactera pas sa stratégie industrielle.

 

Energie

 

Les grands électriciens du pays qui sont pour la plupart déficitaires depuis l’arrêt de leurs réacteurs nucléaires ont prévenu qu’ils allaient devoir augmenter les prix de l’électricité pour compenser le bond du coût de leurs importations de pétrole, de charbon et de gaz naturel.

 

Acier

 

Les sidérurgistes doivent encaisser le bond des prix de l’électricité, mais aussi la hausse du coût de leurs importations de minerai de fer et de charbon.

Ils espèrent qu’une hausse des exportations d’acier à forte valeur ajoutée va permettre d’absorber ces effets négatifs.

 

Pétrochimie, papier, ciment

 

Dans ces secteurs, très gourmands en matières premières importées, les états-majors ont commencé à rencontrer leurs grands clients pour les convaincre d’encaisser une partie du renchérissement.

Les producteurs de papier notent toutefois que les produits de leurs concurrents étrangers paraissent aussi, soudain, plus chers aux yeux des clients de l’Archipel.

 

 

Source: les échos

 

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