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Actualité Japon
L’opposante birmane de 67 ans veut demander à Tokyo son appui dans le processus de démocratisation de son pays. Elle va y passer une semaine.
La dirigeante de l’opposition birmane, Aung San Suu Kyi, est arrivée au Japon samedi matin pour une visite de près d’une semaine, son premier voyage dans le pays depuis 27 ans, afin de demander l’appui de Tokyo pour le processus de démocratisation en cours dans son pays.
Cette femme de 67 ans, chef de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a été invitée à venir dans l’archipel par le ministère japonais des Affaires étrangères, qui espère ainsi renforcer ses liens avec cette détentrice du prix Nobel de la Paix, influente non seulement en Birmanie, mais aussi mondialement, ont indiqué des responsables nippons.
« Bienvenue au Japon », lui ont crié des journalistes à son arrivée matinale à l’aéroport de Tokyo-Haneda.
« Arigato gozaimasu (merci) », leur a-t-elle répondu en japonais, toute souriante.
« Je la respecte comme si c’était ma mère et je suis venue lui dire qu’elle persévère et je la soutiens », a déclaré à la télévision une Birmane vivant au Japon patientant dans le hall de l’aéroport en compagnie de quelque 150 compatriotes.
Depuis le début de la transition de la Birmanie vers la démocratie, en mars 2011, Tokyo a intensifié ses efforts pour aider le pays à mener d’importantes réformes et pousser son développement économique.
Les entreprises japonaises sont en lice pour s’implanter en Birmanie, où existe selon elles une bonne et abondante main-d’oeuvre.
Cérémonie du thé
Aung San Suu Kyi devrait de fait appeler le Japon à investir dans son pays lors de réunions prévues avec le Premier ministre, Shinzo Abe, et le ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, ainsi qu’avec les chefs des deux chambres du Parlement et des dirigeants d’entreprises.
Pendant son séjour, Aung San Suu Kyi se rendra à Kyoto (ouest) pour donner des conférences et participer à des manifestations traditionnelles, comme la cérémonie du thé dans cette ex-capitale où elle a séjourné en tant que chercheuse invitée de 1985 à 1986.
Elle a par la suite été arrêtée par le gouvernement de son pays.
Ce n’est qu’après la transition démocratique en 2011 que la « Dame de Rangoun » a pu faire son premier voyage à l’étranger depuis 24 ans, allant en Thaïlande en mai 2012.
Ensuite, elle s’est rendue en Europe, passant par la Norvège, la Grande-Bretagne et la France, ainsi qu’aux États-Unis, en Inde et en Corée du Sud.
Les relations de Mme Suu Kyi avec le Japon remontent quant à elles au temps de son père, le général Aung San, qui avait dirigé le mouvement d’indépendance contre les colons britanniques.
Fin 1940, il avait passé sept mois au Japon où il avait obtenu de l’argent et des armes auprès de l’armée impériale nippone.
Deux ans plus tard, il avait établi un gouvernement soutenu par Tokyo, mais, retournement de l’histoire, il avait obtenu, en 1945, l’aide des Britanniques pour chasser les troupes d’occupation japonaises.
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