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12 choses que vous ignorez sur les geishas – 1ère partie

12 choses que vous ignorez sur les geishas – 1ère partie

Si vous aimez la culture japonaise vous avez forcément déjà entendu le mot « geisha ». Mais connaissez-vous réellement sa signification ? Voici 12 faits au sujet des geishas que vous ignorez certainement.

 

Les termes geisha (芸者), geiko (芸子) et geigi (芸妓) sont synonymes

geiko-japon

Une geiko

Tous ont en commun le kanji « gei » qui veut dire « art ». « Sha » signifie personne, « ko » enfant et « gi » désigne une femme qui anime un banquet avec du chant et de la musique traditionnels.

Ces trois mots désignent une femme qui distrait les invités d’un banquet traditionnel par le chant, la danse, la musique et sa conversation. Geisha est l’appellation la plus répandue alors que le mot geiko est plus spécifique à la région du Kansai et celui de geigi à Niigata.

(Par commodité j’emploierai le mot « geisha » de manière générique dans la suite de l’article sauf précision particulière.)

 

Il y a eu des hommes geishas

homme-geisha

Les premières geishas furent des hommes, que l’on nommait aussi « hôkan » (bouffon) ou « taiko-mochi » (porteur de tambour). Ils naquirent au début du XVIème siècle dans les quartiers réservés, seuls endroits où le gouvernement autorisait la prostitution.

Par leur conversation légère, leurs talents de comédien et de musicien ils animaient les soirées dans les quartiers de plaisirs où les hommes se rendaient pour s’amuser et éventuellement finir la nuit en compagnie d’une yûjo (prostituée).

En 1751 apparut la première femme taiko-mochi à Shimabara, le quartier réservé de Kyoto. En quelques années le nombre de femmes dans la profession s’accrut, on les appela « onna geisha » (femme geisha).

Puis vers 1780 les femmes devinrent définitivement plus nombreuses que les hommes et après 1800 le mot geisha n’a plus désigné que des femmes. Il y a quelques années il ne restait qu’une poignée de taiko-mochi au Japon.

 

D’autres noms pour les apprenties

minarai

Une minarai

Dans le Kansai les apprenties-geishas sont appelées « maiko » et les plus célèbres sont celles de la ville de Kyoto. Maiko signifie « enfant qui danse » car durant les banquets elles exposent principalement leurs talents de danseuse.

Pour devenir une artiste professionnelle, une apprentie suit une formation de plusieurs années. A Tokyo les apprenties sont nommées « hangyôku » ce qui signifie « demi-joyau » car leurs honoraires sont moitié moins élevées que celles d’une geisha.

A Kyoto, avant de devenir maiko, une jeune fille est dans un premier temps « shikomi » pendant près d’une année, elle prend des cours de disciplines artistiques, acquiert l’étiquette et sert ses aînées. Après un examen si elle est jugée apte, elle devient « minarai » pour quelques semaines, elle porte alors la tenue et le maquillage traditionnels et accompagne ses aînées aux soirées pour s’y familiariser.

A la suite de quoi elle fera ses débuts de maiko en titre. Une jeune femme ne peut être apprentie qu’entre l’âge de 15 ans et 20 ans, au-delà elle fera ses débuts directement comme geiko à condition d’avoir une formation artistique.

 

Apprenties et geisha se différencient à leur coiffure

Hormis lors certains évènements particuliers, il est facile au quotidien de différencier apprenties et geishas par leur coiffure.

Selon la région les geishas portent des perruques coiffées en Taka shimada (Kyoto) ou Tsubushi shimada (Tokyo).

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Taka Shimada

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Tsubushi Shimada

De même les apprenties portent le Momoware à Tokyo :

momoware

et le Wareshinobu ou l’Ofuku selon leur rang à Kyoto :

ofuku

Ofuku de maiko senior à gauche et Wareshinobu de maiko junior à droite

Autres différences : contrairement aux geishas, les coiffures des apprenties sont parfois réalisées à partir des propres cheveux de la jeune fille notamment à Kyoto et Nara et elles comportent davantage d’épingles ornementales « kanzashi » dont les plus voyantes sont ornées de motifs en soie :

kanzashi

Kanzashi de maiko pour juillet

 

Apprenties et geisha se différencient également à leur kimono

Les geishas et les apprenties portent des kimonos à traîne « hikizuri », bien plus long que ceux des femmes ordinaires, qui glissent avec grâce sur les tatamis. Elles le portent bas sur les épaules pour dégager leur nuque en signe de sensualité.

Les geishas portent le kimono à manches courtes « tomesode » des femmes mariées mais il ne comporte pas d’ouverture sous les aisselles. Les motifs et les coloris (qui évoluent avec l’âge) sont plus originaux que sur des kimonos classiques et un œil averti sait les distinguer.

Les kimonos des apprenties sont de type « furisode », c’est-à-dire un kimono à longues manches que portent généralement les jeunes femmes non mariées. Ils s’en différencient par le repli sur les épaules que l’on retrouve sur les kimonos d’enfant car les apprenties d’autrefois étaient de toutes jeunes filles.

geiko-meiko

▲ Une geiko et une maiko

Là où les kimonos des apprenties affichent des couleurs voyantes et des motifs couvrant sa surface, les kimonos des geishas offrent des couleurs et des motifs plus subtils convenant à leur statut d’adulte alors que les apprenties sont considérées comme des enfants (d’où leur âge, situé entre 15 et 20 ans).

La ceinture du kimono, l’obi, est noué différemment selon la région et le statut. Sans entrer dans un long exposé voici par exemple la façon dont les maiko et geiko de Kyoto nouent respectivement leur obi :

obi
 

L’oshiroi (白粉), le maquillage blanc typique des apprenties et des geishas

maquillage-geisha

L’oshiroi est une poudre blanche que les apprenties et les geishas mélangent à de l’eau et appliquent sur leur visage, leur cou et leur nuque après les avoir recouverts d’huile de camélia protectrice.

Puis elles complètent leur maquillage avec du fard à paupières rouge, de l’eye-liner noir et des lèvres rouge vif. Plus une geisha avance en âge plus son maquillage se fait discret, elle cesse de le porter vers trente ans ainsi que la perruque et le kimono à traîne (sauf lors de représentations sur scène).

La blancheur de la peau était synonyme de beauté dans le Japon d’autrefois et l’oshiroi permettait de mieux distinguer les visages à la lueur des bougies le soir venu. Hélas dans le temps l’oshiroi contenait du plomb qui abimait la peau et empoisonnait les femmes.

Cliquez-ici pour accéder à la deuxième partie

 

 

Source : tsunagujapan.com

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