Le nombre d’étrangers demandant le statut de réfugiés au Japon en 2014 a excédé les 4000 pour la première fois, bien que le pays ait donné asile à seulement 6 candidats l’année précédente.
Pendant la période de Janvier/Novembre, le nombre de demandeurs d’asile a atteint le nombre de 4500, soit une poussée de 3260 par rapport à 2013 et le plus important chiffre depuis que le Japon a commencé à octroyer le droit d’asile en 1982 selon le ministre de la Justice.
Le nombre de demandes a augmenté ces dernières années mais le taux d’admission a chuté. Les 6 personnes dont le statut de réfugié a été accepté en 2013 constituent une forte baisse par rapport aux 57 personnes qui ont été acceptées en 2008.
Le gouvernement en 2013 a également donné à 151 étrangers l’autorisation spéciale de rester au Japon pour des « raisons humanitaires ».
Cependant le nombre de chercheurs d’asile acceptés au Japon reste minime comparé aux pays occidentaux, certains d’entre eux acceptant ainsi quelques dizaines de milliers de réfugiés chaque année. Des groupes humanitaires ont longtemps reproché au Japon de fermer ses portes aux demandeurs d’asile.
En plus des nombreux obstacles pour gagner la reconnaissance du statut de réfugié au Japon, le long processus de sélection a été considéré comme inhumain car les demandeurs sont souvent forces de vivre des vies instables et marginales pendant cette période.
Par exemple, le processus de certification du statut de réfugié a duré pendant 8 ans pour Rofat, un demandeur d’asile de 39 ans originaire du Myanmar qui est arrivé au Japon en 2006.
Ce résident de Tatebayashi, dans la préfecture de Gunma, a demandé le statut de réfugié trois fois. Il a souffert de diabète, ce qui trouble sa vision et lui cause des problèmes de pied, mais il ne pouvait pas recevoir de traitement médical car il n’avait pas d’assurance maladie.
Le statut de réfugié permet aux étrangers de rester et travailler légalement au Japon. Ils sont également éligibles aux programmes d’aide sociale et peuvent faire venir les membres de leurs familles.
Le souci est que pendant le processus de certification, ils ne sont pas autorisés à travailler et n’ont pas accès aux aides sociales, comprenant l’assurance santé, à moins qu’ils n’aient un visa légitime. Ils doivent également vivre dans des zones géographiques imposées et faire face à une possible expulsion si leurs demandes sont rejetées.
Les experts disent que le nombre limité de réfugiés et la lenteur du processus de sélection reflètent la politique du Japon qui requiert des demandeurs d’asile qu’ils prouvent qu’ils sont victimes de persécutions ou autres mauvais traitements par leurs gouvernements.
Rofat appartient au groupe ethnique Rohingya. Le peuple Rohingya est musulman et n’est pas reconnu comme appartenant au Myanmar par le gouvernement.
Environ 200 personnes Rohingya vivent actuellement au Japon, dont ceux qui ont été reconnus en tant que réfugiés et ceux ayant reçu l’autorisation de rester au Japon pour raisons humanitaires. Parmi eux, environ 30 luttent au quotidien, selon les dires de Rofat.
Certains experts, cependant, disent que la récente montée des demandes de statut de réfugiés vient de l’augmentation des étrangers qui profitent du changement du système de reconnaissance des réfugiés à rester et travailler au Japon.
Les demandeurs peuvent multiplier les requêtes pour rester au Japon car ils ne peuvent pas être expulsés durant le processus de sélection, disent les critiques. Mes demandes additionnelles ralentissent la sélection des demandeurs qui ont des raisons légitimes de chercher asile politique au Japon, selon eux.
Pour répondre à ces préoccupations, une palette privée d’experts sur les questions d’immigration est en train de compiler un rapport sur les réformes possibles au système de reconnaissance du statut de réfugié.
Source : Rei Kishitsu et Takuya Kitazawa – The Asahi Shimbun || Image : Photoreporter / Shutterstock.com
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