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par
Tiffanny Plessis
Un loisir accessible à tous
Comme vous le savez probablement, le port d’armes à feu au Japon est plutôt rare, mais il existe. La principale raison qui pousse les gens à posséder des armes à feu (des fusils ou des fusils de chasse principalement), c’est la chasse, dont la majorité des adeptes sont des hommes âgés. Mais il y a une hausse d’adeptes d’un nouveau genre alors que le nombre total de chasseurs diminue : il s’agit des jeunes femmes !
Alors que la chasse est souvent considérée comme étant un sport d’hommes au Japon et partout ailleurs, le nombre de jeunes japonaises, âgées de 20 à 30 ans, qui chassent est resté stable – il a même augmenté à Hokkaido – alors que toutes les autres catégories démographiques de chasseurs ont diminué.
Même maintenant, les femmes ne représentent qu’environ 1% des chasseurs japonais, mais la tendance montre que nous verrons bientôt plus de femmes que d’hommes chasser !
Mais ce n’est pas seulement un coup du destin : le ministère japonais de l’Environnement est activement à la recherche de plus de chasseurs, surtout chez les jeunes.
Il y a actuellement environ 200 000 chasseurs au Japon – moins de la moitié du nombre de 1970 et environ 65% des chasseurs sont des hommes âgés de plus de 60 ans.
Vous vous demandez sûrement qui s’en soucie. Ce n’est pas grave s’il n’y a pas beaucoup de chasseurs au Japon, non ? Eh bien, il semblerait qu’il y ait eu un boom dans la population des cerfs et des sangliers, ce qui conduit à leur suralimentation en feuillages.
Il s’agit d’un problème non seulement pour les animaux qui pourraient finir par mourir de faim, mais aussi pour les hommes. Lorsque trop de feuilles sont mangées, cela peut provoquer de dangereux glissements de terrain, puisque les sols deviennent plus fragiles sans des plantes pour les maintenir en place.
Mais même si le ministère est à la recherche de nouveaux chasseurs, cela ne signifie pas pour autant que les normes ont été assouplies.
Ceux qui veulent devenir chasseurs ont encore de nombreux tests à passer concernant leur audition et leur vue, leur connaissance des règlements de la chasse, des équipements, ils doivent passer des tests d’armes à feu, et bien d’autres encore.
Il existe des tests supplémentaires à passer pour utiliser des armes plus puissantes, des filets ou des pièges.
Même avec tous ces tests à passer, il y a un nombre croissant de femmes qui s’intéressent à la chasse. Qu’est-ce qui les attire tant ?
Pour certaines, c’est le fait de sortir dans la nature, quand une simple randonnée n’est pas suffisante.
Pour d’autres femmes, en particulier celles qui chassent à Hokkaido, il s’agit d’un aspect beaucoup plus pratique : prendre soin de leurs maisons.
En plus d’abattre des cerfs et des sangliers, elles peuvent ensuite utiliser leur gibier pour préparer de délicieux plats.
Le désir d’être auto-suffisant n’est pas nouveau au Japon, et une japonaise, Chiharu Hatakeyama, a même donné une conférence sur sa quête de vie « en dehors du réseau ».
La chasse offre aux femmes (et aux hommes) la possibilité de chasser leur propre viande.
Comme l’a dit un chasseur japonais, la viande chassée est meilleure pour l’environnement car il n’y a pas de pollution causée par les élevages industriels et qu’en plus c’est une mise en pratique de la notion de « production locale pour une consommation locale. » De plus, le goût du gibier est apparemment meilleur qu’une viande industrielle.
Un autre aspect de la chasse qui semble plaire aux japonaises a été suggéré par l’organisation des femmes chasseurs d’Hokkaido : les femmes dans la nature.
Comme ils l’expliquent sur leur page d’accueil, la chasse contribue à leur rappeler leur place dans le monde ainsi que l’utilisation traditionnelle des ressources naturelles du Japon.
Tout comme n’importe quel autre pays, les Japonais ont longtemps eu un lien étroit avec la nature qui les entoure.
La chasse aide les gens à renouer avec la terre et à se servir de la viande qu’ils chassent, comme le faisaient leurs ancêtres.
Pour les japonaises intéressées par la chasse au Japon, c’est certainement un passe-temps gratifiant, mais il n’en reste pas moins rapide, facile ou peu onéreux.
Pourtant, il y a une demande à la fois des femmes pour qu’elles puissent vivre des expériences uniques et du gouvernement pour qu’il y ait plus de chasseurs afin de contenir les populations d’animaux sauvages.
Maintenant, la question est de savoir : combien de temps faudra-t-il pour que le nombre de jeunes femmes chasseurs dépasse celui des hommes plus âgés ?
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