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par
Actualité Japon
Alors que le maître incontesté de l’animation japonaise vient d’annoncer sa retraite à l’âge de 72 ans, la question d’un successeur à la tête du mythique studio Ghibli se pose plus que jamais. Mais qui aura les épaules pour reprendre le flambeau d’Hayao Miyazaki ?
Le vent se lève pour Hayao Miyazaki ! Plus que le titre de son ultime long métrage, cette formule sonne aussi comme l’annonce d’une retraite bien méritée pour le maitre de l’animation japonaise.
C’est donc tout naturellement que l’on peut se poser la question : qui, au sein du célèbre studio Ghibli, pourra réunir le talent et le charisme nécessaires pour perpétuer son oeuvre ?
Depuis plus de 15 ans, le sensei est d’ailleurs à la recherche de celui qui pourra reprendre les rênes de Ghibli après lui. Une énorme responsabilité, et une interrogation plus que jamais d’actualité…
Les vétérans
Lorsque l’on parle d’éventuels successeurs à Miyazaki, il est normal de penser d’abord aux personnes qui ont gravi à ses côtés les premières marches du succès, à la naissance du studio Ghibli, et donc en particulier au prestigieux Isao Takahata.
Cofondateur du studio et véritable bras droit de Miyazaki, ce réalisateur émérite a en effet signé plusieurs chefs-d’œuvre tels que Pompoko, Mes voisins les Yamada, et surtout le bouleversant Tombeau des lucioles.
Mais voilà ! Takahata n’est pas dessinateur et se considère avant tout comme un metteur en scène.
C’est probablement la raison pour laquelle il n’a jamais été annoncé officiellement comme le successeur de Miyazaki, ce qui ne l’empêche pas de préparer actuellement un nouveau long métrage, The Tale Of The Bamboo Cutter.
Restent d’autres anciens de Ghibli tels que Hiroyuki Morita, réalisateur du Royaume des chats, ou Yoshifumi Kondo, qui a longtemps été considéré par les deux fondateurs du studio comme leur digne héritier, jusqu’à son tragique décès en 1998.
Mais après tout, Ghibli n’aurait-il pas besoin d’un peu de sang neuf ?
La nouvelle génération
Rares sont les jeunes réalisateurs qui se sont dernièrement vus confier l’honneur de mettre en scène un long métrage Ghibli.
Toutefois, le premier en lice, Hiromasa Yonebayashi, s’est récemment montré à la hauteur de l’exercice avec son attendrissante Arrietty, qui reprenait notamment plusieurs thèmes de prédilection de Miyazaki, à savoir l’écologie et la place de l’homme face à la nature.
Le second n’est autre que le fils du sensei , Goro Miyazaki…
Mais en essayant de marcher dans les traces de son père, le fils n’a pas toujours été particulièrement bien reçu par ce dernier.
Avant la sortie du premier long métrage de Goro, Les Contes de Terremer (2006), Hayao serait ainsi sorti d’une projection test en déclarant qu’ « un film ne se résum(ait) pas seulement aux sentiments » et que son fils n’était « pas encore adulte ».
Un jugement pour le moins abrupt que le maître de l’animation adoucira quelque peu 5 ans plus tard lors du second long métrage de Goro, La Colline aux Coquelicots, pour lequel les deux hommes auront l’occasion de collaborer de façon plus concrète (voir notre interview).
Et après ?
L’expérience d’Isao Takahata… L’héritage familial de Goro Miyazaki… Ces critères suffisent-ils à supporter le poids du studio d’animation de référence au Japon ?
En attendant une éventuelle réponse lors de la prochaine conférence de presse d’Hayao Miyazaki à Tokyo, on peut toutefois compter sur les sorties imminentes de deux nouveaux longs métrages signés par les deux fondateurs des studios.
The Tale Of The Bamboo Cutter, un projet encore mystérieux signé par Isao Takahata et adapté d’un conte populaire japonais, ainsi que la toute dernière pépite de Miyazaki : Le vent se lève, dans lequel le sensei mettra un coup de crayon final à sa carrière en revenant à un thème qui lui est cher : l’aviation.
En attendant que le vent nous amène, on l’espère promptement, un nouveau maitre de l’animation japonaise…
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