Le panthéon du rock japonais ne comprend peut-être pas autant de destins tragiques que celui du rock « occidental » mais cela ne veut pas dire que le J-Rock n’a pas perdu certaines de ses icônes au plus haut sommet de leur gloire.

En mai 1998, hide, qui s’est fait connaitre en tant que guitariste soliste de X Japan avant de lancer avec succès sa carrière solo est retrouvé mort dans son appartement, pendu à l’aide d’une serviette attachée à une poignée de porte. La police conclura rapidement à un suicide.

L’annonce de sa mort mettra ses très nombreux fans en émoi et bien que hide soit parti en laissant derrière lui une grande quantité de matériel musical, les fans avaient abandonné tout espoir de découvrir certains morceaux encore en finalisation au moment de la mort de la star. C’est par exemple le cas du morceau « Ko Gyaru » dont il ne manquait que la ligne de chant, les paroles ayant déjà été écrites par hide.

Pourtant à la surprise générale, le morceau a été partagé très récemment sur Youtube avec au chant une voix ressemblant à s’y méprendre à celle du défunt musicien. A l’écoute on reconnait le timbre de hide et son chant légèrement nasillard. Pas de doutes, c’est bien lui qui chante. Mais par quel miracle ?

En réalité, avant de disparaitre, hide n’avait enregistré que les « ba ba ba ba » qu’on peut entendre marmonnés en fond sonore. Tout le reste n’est qu’artifice et est l’œuvre du Yamaha Vocaloid Technology, une technologie permettant de mimer du chant à partir d’un clavier.

Cette technologie, combinée avec des enregistrements de la voix de hide ainsi que le savoir-faire de techniciens chevronnés ont permis d’aboutir à ce résultat.

A l’origine, I.N.A, un percussionniste et arrangeur qui a travaillé longtemps aux côtés de hide s’était montré plus que sceptique quant au projet : « Dans les premières versions du morceau créées à partir du Vocaloid on ne reconnaissait pas du tout la voix de hide » confie-t-il. « Je me souviens m’être dit Impossible de sortir un morceau pareil« .

Après 2 ans de travail intensif avec l’équipe, I.N.A a radicalement changé d’avis. « Je n’aurais jamais cru qu’on ferait de tels progrès. Je n’en crois pas mes oreilles ».

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