L’abondance des lignes électriques aux dessus de leur tête est quelque chose que remarquent la plupart des touristes. Que vous soyez en banlieue, au centre ville ou même à la campagne, il est rare de regarder vers le ciel ou l’horizon sans le voir zébré par de gros câbles noirs.
Alors pourquoi le Japon a tellement de réseaux électriques aériens quand tant d’autres pays les ont enterrés ?
La réponse facile est « le coût », mais il y a, parait-il, d’autres avantages à suspendre des câbles à des poteaux, et le pays n’a pas tout à fait atteint un consensus sur la solution à adopter.
Pour commencer par l’aspect budgétaire, les systèmes souterrains reviennent beaucoup plus cher. Avec les dépenses additionnelles pour creuser les fossés et installer les lignes et conduits convenablement les prix peuvent gonfler pour atteindre jusqu’à dix fois le budget d’un réseau suspendu de taille équivalente.
Pourtant certains affirment qu’il ne faut pas lésiner sur les moyens. Depuis le milieu des années 80, le gouvernement japonais a mis en place des initiatives pour remplacer les poteaux existants par des lignes souterraines.
Non seulement ce type d’action fait plaisir à ceux qui en ont assez que les lignes électriques fassent partie du paysage, mais il y a également des bénéfices en terme de sécurité et de durabilité, étant donné que les réseaux électriques souterrains sont moins exposés aux éléments, ce qui les rend donc résistants au vent et à la neige qui peut endommager les équipements aériens.
Si l’on en croit la NPO (Non-Pole Community : la communauté contre les poteaux) on a pu se rendre compte que les câbles enterrés étaient également plus sécuritaires en cas de tremblement de terre. Cette organisation dit que lors du tremblement de terre Hanshin qui a touché Kobe en 1995, les quartiers avec câbles aériens ont été beaucoup plus touchés.
Le secrétaire de la NPO Tshikazu Inoue a également fait référence aux poteaux renversés qui bloquaient les routes et empêchaient les véhicules d’urgence d’intervenir rapidement pour aider les victimes dans les conséquences du désastre.
Pourtant la majorité du réseau électrique du Japon reste à la surface. Un argument à été mis en avant par compagnie d’électricité de Tokyo TEPCO (Tokyo Electric Power Company).
Alors que l’entreprise elle-même a médiatisé les avantages esthétiques et de durabilité face au vent et à la neige mentionnés précédemment, elle reconnait également certains avantages au système aérien habituel : « En cas d’inondation ou de glissement de terrain, il est plus difficile d’isoler les zones endommagées d’un système sous-terrain », signale l’entreprise. « cela peut augmenter le temps nécessaire au rétablissement du réseau électrique pour les zones endommagées ».
Si les glissements de terrains ne sont pas aussi fréquents que les tremblements de terre au Japon, ils peuvent être dévastateurs, comme celui qui s’est produit au début du mois à Hiroshima.
TEPCO mentionne également les autres rôles que jouent les poteaux électriques, bien que plus simples, tels que permettre d’y fixer l’éclairage de rue, ou procurer des endroits pour afficher des cartes ou noms de rues, ce qui peut être extrêmement utile pour se repérer dans les villes au Japon, où seulement une minuscule portion de rues ont des noms.
▼ Ce poteau donne des indication sur le nom de la rue et les numéros qu’on peut y trouver
Avec les mêmes avantages et inconvénients respectifs les internautes japonais sont dans la même incapacité à se mettre d’accord.
« peut importe combien ça doit coûter, nous devrions enterrer les lignes électriques ! Commençons dès que possible et ne nous arrêtons pas ! »
« Il y a des endroits où ils gâchent le paysage, mais je trouve qu’il y a une sorte de charme rustique aux villes de campagne ayant des lignes électriques qui courent le long des bâtiments. »
▼ Il est vrai qu’en ville, leur charme est modéré
Quelle que soit la façon dont vont évoluer les choses, avec seulement 7 des 23 zones centrales de Tokyo ayant un réseau enterré et encore moins à Osaka, les lignes électriques, au même titre que les distributeurs et les restaurants à ramen vont encore faire partie du paysage urbain japonais pendant un petit bout de temps.
Source : rocketnews24.com || Image : Shutterstock
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